Le Lanceur

La clinique générale de Marignane nous écrit

Entête du courrier de la Clinique générale de Marignane

Suite à la publication de notre article sur le cardiologue lanceur d’alerte de la Clinique générale de Marignane, le directeur de cet établissement nous a fait parvenir le droit de réponse ci-dessous, que nous publions, conformément à nos habitudes, sans commentaire.

  1. En premier lieu, dès le chapeau de votre article, vous évoquez un :

“Système de facturation d’actes d’imagerie mis en place à la Clinique générale de Marignane”.

Immédiatement après, vous débutez votre article par une accroche sensationnaliste :

“La cardiologie interventionnelle à la Clinique générale de Marignane a-t-elle servi de machine à cash, au préjudice des finances publiques ?”

Par une telle entame, vous faites croire d’emblée à vos lecteurs que notre Clinique aurait participé à la commission de graves infractions pénales ayant consisté à facturer des actes médicaux dans des conditions frauduleuses, au détriment de la Sécurité sociale et du Trésor Public.

Ce manque de rigueur journalistique a pour effet de porter atteinte à notre intégrité. Outre le fait qu’elle est totalement erronée, cette présentation appelle plusieurs commentaires de notre part :

En conclusion, nous n’avons strictement aucune implication dans le litige que vous évoquez.

Il est donc anormal sur le plan journalistique – et diffamatoire sur le plan juridique – que votre article puisse laisser penser le contraire à vos lecteurs.

L’atteinte subie par la Clinique Générale de Marignane est d’autant plus grave que votre présentation inexacte et trompeuse est exprimée dans le titre et le chapeau de votre article, de sorte que même ceux de vos lecteurs qui ne le liront pas la totalité retiendront la possible participation de notre Clinique à une telle fraude.

  1. D’autre part, il est particulièrement fallacieux et inexact d’avoir utilisé l’intertitre suivant :

“Aujourd’hui, nous sommes dans l’illégalité.”

Cet intertitre est prétendument tiré d’un e-mail échangé entre médecins en 2012 indiquant :

“Aujourd’hui, nous sommes dans l’illégalité sur ce centre, car nous n’y avons pas de contrat officiel…”

Nous ne souscrivons pas absolument pas à ce qu’il indique.

En droit français, le seul fait qu’un contrat écrit n’ait pas été signé ne signifie pas qu’aucun contrat n’existe, et encore moins que la situation serait illégale.

En reproduisant cette phrase sans explication ni élément de contexte, votre article sous-entend qu’une situation d’illégalité aurait donc lieu dans notre Etablissement du fait de l’absence de contrat signé avec des médecins, ce qui est juridiquement inepte.

Ce type d’approximations juridiques, reproduites sans critique ni avis éclairé de la part de votre journaliste, ne manquera pas de renforcer l’idée du lecteur que notre Etablissement autorise voire entretient des situations frauduleuses, ce qui est totalement faux.

Dans le même sens, nous doutons qu’un cardiologue libéral puisse être mis au “chômage” alors qu’il a une activité libérale et que sa spécialité est particulièrement demandée.

  1. Enfin, votre journaliste tente d’attribuer à la personne de notre Directeur des propos qu’il aurait tenus devant un médecin dont l’identité demeure inconnue, ceci sans le moindre gage d’authenticité.

Ces propos que votre article cite de manière particulièrement tronquée et sans le moindre élément de contexte, laissent penser que notre Directeur aurait couvert une situation illicite en connaissance de cause.

A cela notre Directeur vous répond pour son propre compte que :

> il n’a jamais tenu les propos qui lui sont attribués,

> il n’a été témoin d’aucune fraude fiscale ni sociale de la part des cardiologues et radiologues de notre Etablissement,

> il n’a été informé que de l’existence du litige opposant un médecin à ses anciens associés, au titre de relations contractuelles ne concernant pas la Clinique Générale de Marignane, encore à ce jour, rien n’indique que les faits allégués par un seul médecin contre tous les autres soient avérés, et ce d’autant qu’une instruction pénale est apparemment en cours.

Pour notre part, nous nous étonnons de l’importance du crédit que vous accordez aux prétentions d’un “lanceur d’alerte” dont vos lecteurs doivent savoir :

Tous ces faits conjugués auraient donc dû amener votre journaliste à rédiger son article avec davantage de rigueur et de prudence, à tout le moins en ce qui concerne l’implication injustifiée de notre établissement.

Nous sommes persuadés que vous y veillerez à l’avenir.

Pour en terminer, nous précisions que si à l’époque nous n’avons pas souhaité répondre aux interrogations de votre journaliste, c’est en raison de l’absence totale de lien entre l’affaire et notre Etablissement ; ne pouvions alors soupçonner que nous y serions mêlés de manière aussi injustifiée.

Je vous précise aussi que lorsqu’une instruction pénale est en cours, nous préférons laisser la justice faire son travail plutôt que de nous répandre dans la presse.

Frédéric REIG

Directeur

 

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