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Le Conseil de Paris vote la piétonnisation des berges de la Seine

La fermeture des berges de la Seine, rive droite, a été votée ce lundi par le Conseil de Paris, malgré l’opposition politique et l’avis négatif de la commission d’enquête publique. Les premiers chiffres constatés semblent toutefois atténuer les perturbations attendues.

Déjà effective, mais tout juste votée. La piétonnisation des berges de la Seine, rive droite, annoncée par Anne Hidalgo, a été approuvée ce lundi par le Conseil de Paris. Les partis de gauche (PS, PCF, PRG et PG) ont voté pour, Les Républicains et l’UDI ont voté contre, alors que le MoDem s’est abstenu.

Dans les faits, pourtant, la fermeture aux voitures des berges de Seine, rive droite, est effective depuis trois semaines. À la fin de l’été, la maire de Paris a annoncé que la circulation ne serait pas rouverte après Paris Plage. Après le vote, Anne Hidalgo a salué une “décision historique” et la “fin d’une autoroute urbaine à Paris et la reconquête de la Seine”.

Une auto-congratulation facilitée par le fait que les planètes commencent à s’aligner autour du projet. Ayant provoqué initialement la gronde de nombre de maires de banlieues, certains d’entre eux ont défendu l’initiative dans un appel publié dans Le Journal du Dimanche. Mais surtout, l’hebdomadaire s’est procuré les résultats des analyses de ces trois premières semaines sans voitures sur les berges. Des résultats qui montrent des perturbations moins importantes que ce qui était prévu.

Une victoire pour Anne Hidalgo

 

Sur les quais hauts, le nombre de véhicules a augmenté de 73 % aux heures de pointe le matin et de 13 % aux heures de pointe le soir. Une hausse qui est respectivement de 41 % et 4 % sur le boulevard Saint-Germain.

C’est moins que ce qui avait été envisagé par l’organisme indépendant Systra, tant en densité de trafic qu’en temps de trajet, et qui avait, notamment, motivé, l’avis négatif de la commission d’enquête publique. Une bonne nouvelle inattendue du côté d’Anne Hidalgo, qui n’avait pas caché son mépris face aux inquiétudes exprimées par la commission d’enquête publique, qui pointait un simulacre de concertation ou des études d’impact peu fiables.

Un arrêté municipal définitif doit encore être pris dans les prochaines semaines et recevoir l’avis conforme du préfet de police de Paris, Michel Cadot.

Un point d’étape dans 6 mois

Interrogé par Le Monde la semaine dernière, ce dernier a annoncé la mise en place d’un comité de suivi technique qui sera chargé d’observer les effets de cette mesure, tant en matière de fluidité du trafic, de temps de trajet et de conséquences environnementales. Ce comité rendra ses conclusions au bout de 6 mois.

“Le report de trafic ne se traduit pas, à ce stade, par une perturbation majeure de la circulation”, a expliqué Michel Cadot, avant d’expliquer les raisons de la mise en place de ce comité de suivi technique, qui n’était pas initialement prévu : “On observe des points de retenue, mais pas de fort ralentissements de vitesse. Au regard des attentes exprimées par la commission d’enquête publique quant au renforcement des études d’impact, il m’a semblé nécessaire de fixer une période de test de six mois permettant de mesurer et d’analyser les effets que le projet peut avoir à différents points de la région parisienne, sur le périphérique et dans Paris.”

Entre temps, l’opposition politique n’entend pas baisser les armes. Nathalie Kosciusko-Morizet a laissé entendre qu’un recours devant le tribunal administratif n’était pas à exclure pour contester cette décision.

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