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Les affaires Sarkozy ne bouleverseront pas la primaire de la droite

©Tim Douet

Un possible renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy aurait pu être prononcé en septembre, mais, mercredi, la décision a été repoussée à décembre, après la primaire de la droite, suite à des recours déposés par son ancien directeur de campagne et par le parti Les Républicains. Depuis son départ de l’Elysée, les enquêtes se multiplient autour de l’ancien président mais aucune ne l’a empêché de se porter candidat pour un nouveau mandat présidentiel.

Les affaires qui entourent Nicolas Sarkozy refont surface à quelques jours du premier tour de la primaire de la droite. Après les révélations de Ziad Takieddine à Mediapart sur des valises d’argent liquide remises à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy en 2006 et 2007, la justice étudiait ce mercredi des recours dans l’affaire des comptes de campagne de 2012.

Les enquêteurs planchent sur le dépassement, par Nicolas Sarkozy, du plafond de dépenses autorisé, lors de la campagne de 2012. Un dépassement qui aurait été caché par un système de fausses factures, établies en lien avec la société Bygmalion. Si Nicolas Sarkozy n’est pas inquiété pour les chefs d’accusation de faux, d’escroquerie et d’abus de confiance, il lui est reproché d’avoir poursuivi son rythme de dépenses en sachant qu’il dépassait le plafond autorisé. Pour cela, il a été mis en examen en février dernier.

Des recours bienvenus

Fin août, le parquet réclamait le renvoi en correctionnelle de l’ancien président de la République et 13 autres personnes, dont Guillaume Lambert, son ancien directeur de campagne, pour financement illégal de la campagne de 2012. Les juges d’instruction avaient alors un mois pour décider d’un renvoi en correctionnelle ou prononcer un non-lieu, ce qui aurait pu déstabiliser Nicolas Sarkozy dans sa campagne pour la primaire de la droite.

C’était sans compter sur des recours déposés par Guillaume Lambert et par le parti Les Républicains, qui s’est porté partie civile dans ce dossier, réclamant la nullité de la procédure. Ils font valoir que des milliers de pièces, des échanges par mails et SMS, auraient été versées au dossier en toute fin d’instruction.

L’examen de ces recours, après avoir été repoussé une première fois, a eu lieu ce mercredi 16 novembre et la justice fera connaître sa décision le 15 décembre prochain, soit près de trois semaines après le 2e tour de la primaire. Ce n’est qu’une fois cette étape franchie, et si les recours sont rejetés, que les juges d’instruction pourront éventuellement décider du renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy ou prononcer un non-lieu.

Le calendrier judiciaire déjà retardé dans l’affaire des écoutes

Depuis 2012 et son départ de l’Elysée, Nicolas Sarkozy a été concerné, de près ou de loin, par plusieurs enquêtes, concernant un possible financement libyen de sa campagne de 2007, l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie, l’affaire Karachi, les sondages de l’Elysée ou encore l’affaire Bettencourt.

Si plusieurs non-lieux ont été prononcés, ce n’est également pas la première fois que des lenteurs judiciaires ont permis à Nicolas Sarkozy de ne pas être officiellement inquiété avant la primaire. Au mois de mai, par exemple, des actes d’enquête, dont des auditions de Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog, ont été invalidés par la cour d’appel de Paris dans l’affaire des écoutes. Ce qui retarde la procédure, puisque l’ancien président et son avocat devront être convoqués à nouveau. De quoi écarter l’hypothèse d’un procès avant le mois de mai 2017…

Ci-dessous, retour sur les évolutions juridiques des affaires Sarkozy depuis qu’il a quitté l’Elysée

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