Le Lanceur

Penser à voix haute, un projet de lecture objective de l’islam

Il faut laver les yeux.
Il faut voir d’une autre manière.
Il faut purifier les mots.
Sohrab SEPEHRI (1928-1980), poète iranien

 

À travers ce blog…

Si vous êtes musulman ou musulmane, vous ne perdrez pas la foi à travers ce blog, mais vous réfléchirez plus aux racines de votre croyance.

Vous ne perdrez pas la foi, mais vous vous trouverez devant beaucoup de questions auxquelles nous, les musulmans, n’avons jamais répondu pendant des siècles.

Vous ne perdrez pas la foi, mais vous apprendrez beaucoup de choses sur l’histoire de l’islam.

Vous ne perdrez pas la foi, mais vous trouverez comment la raison est bannie de l’islam par les foqahâ*.

Vous ne perdrez pas la foi, mais vous trouverez comment les foqahâ, en ignorant les enseignements humanistes de Mohammed, ont établi une idéologie de la violence, irrationnelle et anti-humains au nom de l’islam.

Vous ne perdrez pas la foi, mais vous trouverez comment les foqahâ, en jetant les aspects spirituels de l’islam, ont réduit l’islam à une idéologie politique.

Si vous êtes musulman ou musulmane, vous ne perdrez pas la foi à travers ce blog, mais vous ferez connaissance avec une lecture rationnelle de l’islam et de la formation de l’islam.

L’homme musulman et la crise d’identité religieuse

Après l’émergence de l’État Islamique en Irak et au Levant (Daech), l’homme musulman se trouve devant deux questions au niveau international :

1) Qu’est-ce que l’islam et quelle est la relation de cette religion avec l’État Islamique (Daech) ?

2) En considérant que tous les musulmans fondent leur croyance religieuse sur les trois textes principaux et sacrés de l’islam, c’est-à-dire le Coran, les hadiths et al-Sira, quelle est la différence entre un musulman et un islamiste ?

Ainsi, l’homme musulman, qui, pendant des siècles, a laissé les foqahâ dominer le monde musulman, se trouve dans une crise d’identité.

Choqué de la violence des djihadistes de Daech, il nie le lien entre Daech et l’islam et répond : “Daech n’a rien à voir avec l’islam.”

Mais cette réponse superficielle ne pouvait pas convaincre les intellectuels, les penseurs, les philosophes européens, ni la société non musulmane, ni même les intellectuels des communautés musulmanes. Ainsi, très tôt, l’homme musulman se trouve devant des centaines d’articles et une dizaine de livres qui dévoilent des liens forts entre les textes sacrés musulmans et les actes de violence commis par les djihadistes de Daech.

L’homme musulman qui n’a jamais lu ses sources sacrées, qui n’a jamais eu une définition précise de sa foi et de sa religion, se trouve dans la position d’un accusé. N’est-il pas celui qui croyait aux mêmes textes que les djihadistes de Daech ? N’est-il pas celui qui disait : le Coran est la parole de Dieu ? N’est-il pas celui qui disait : Mohammed était un modèle idéal pour l’humanité ? N’est-il pas celui qui disait tout cela sans connaître le contenu de ces textes sacrés, sans connaître l’histoire de leur rédaction ?

D’un autre côté, l’homme musulman – qui n’a jamais essayé de donner une définition claire de l’islam auquel il croit – se trouve sous la pression de deux courants : l’anti-islamisme et l’islamisme radical.

Le premier, en surfant sur la vague de l’islamophobie en Europe, essaye de mettre un point final à l’idée de la société multiculturelle. Ce courant anti-islamiste, en appuyant sur les croyances communes entre l’homme musulman et l’islamiste, considère les communautés musulmanes comme la cinquième colonne des organisations terroristes islamistes en Europe.

Le deuxième courant – qui a une influence considérable (soit idéologiquement, soit économiquement) dans les organisations musulmanes ainsi que dans les mosquées –, en appuyant sur les lois islamiques (la Charia), accuse la majorité de la communauté musulmane de délaisser sa religion et de se soumettre à la culture du pays d’accueil. Rappelons que, selon les salafistes et les wahhabites, un musulman qui n’applique pas les lois islamiques n’est pas un bon musulman.

Dans cette situation critique, l’homme musulman a quatre possibilités :

  1. Fermer les yeux et nier l’évidence.
  2. Accepter l’islam des foqahâ et rejoindre les organisations djihadistes.
  3. Renier l’islam.
  4. Donner une définition précise de l’islam auquel il croit à travers une révision objective des textes sacrés de l’islam ainsi que l’histoire de leur rédaction.

Ce que Reza, le narrateur de notre bande dessinée, racontera dans ce blog

L’histoire de Reza est celle de l’homme musulman dans la situation critique actuelle. Reza, qui a grandi dans une famille musulmane, constate un écart profond entre l’islam qu’il a appris de ses parents et l’islam présenté par les djihadistes de Daech.

Reza se demande comment il peut affirmer que les djihadistes de Daech n’ont rien à voir avec l’islam, lorsque tous les actes de violence de ces djihadistes sont en accord avec les enseignements religieux des foqahâ et les textes sacrés musulmans.

Alors Reza décide de faire ses propres recherches pour connaître l’islam. Dans ce blog, Reza racontera sa propre hypothèse sur l’histoire de l’islam et les textes sacrés musulmans. Il expliquera comment les enseignements humanistes du Prophète– qui sont tout à fait adaptés aux valeurs humaines actuelles se sont perdus sous la domination d’un islam politique amené par les envahisseurs arabo-musulmans aux trois premiers siècles de l’islam.

En s’appuyant sur l’histoire de la rédaction des textes sacrés musulmans, Reza distingue entre “Mohammed raconté” par les foqahâ des trois premiers siècles de l’islam – qui théorisaient la violence au nom de l’islam pour établir un empire – et du “Mohammed” qui disait à ses opposants : “Moi, je n’adore pas ce que vous adorez ; vous, vous n’adorez pas ce que j’adore. À vous votre religion ; à moi, ma religion” (Le Coran, sourate 109, verset 4-6).

En refusant l’islam des foqahâ, Reza montre que “Mohammed raconté” par les imams ne pouvait pas être un homme idéal, même selon les valeurs morales de l’homme du VIIe siècle. Selon lui, il y a des siècles que la raison est bannie des interprétations des foqahâ de l’islam.

Et, pour se sortir de l’impasse de l’islam des foqahâ, les musulmans n’ont comme choix que de prendre la raison comme critère de leurs interprétations de l’islam.

Reza montre qu’une lecture objective des sources musulmanes non seulement aide les musulmans à démonter les arguments des deux courants, l’anti-islamisme et l’islamisme radical, mais aussi donne à l’islam toute sa dimension spirituelle.

* Les foqahâ (pluriel de faqih) sont la plus haute autorité en matière de jurisprudence religieuse (de la loi musulmane) qui intervient dans la politique.
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