Le Lanceur

Dentexia : le Défenseur des droits interpelle la ministre de la Santé

Jacques Toubon , défenseur des Droits a interpellé Marisol Touraine, ministre de la Santé (©AFP / Tim Douet)

 Face au scandale qui se profile et au silence assourdissant des autorités de santé, Jacques Toubon a écrit à Marisol Touraine.

Jacques Toubon, le Défenseur des Droits*, vient d’écrire à la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Il s’interroge “sur les procédures d’autorisation d’installation, d’évaluation ou de contrôle [des centres dentaires Dentexia, NdlR] qui ne [lui] apparaissent pas clairement définies”.

Le 22 février, la veille de l’envoi de la lettre à la ministre de la Santé, Loïc Ricour, directeur du pôle santé du Défenseur des droits, expliquait au Lanceur qu’une enquête était en cours d’instruction”. “Il s’agit de tout mettre en œuvre pour protéger les personnes vulnérables, souvent dans des situations précaires”.

Dentexia s’était en effet spécialisée dans l’accueil de patients bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). Les agences régionales de santé (ARS) avaient toutes approuvé sans broncher, les centres s’implantant dans des territoires qui présentaient une carence en offre de soins. Sur le papier, le mérite de Dentexia était de proposer un égal accès aux soins, notamment aux personnes les plus démunies. Les fondateurs, eux, sous couvert d’une action sociale, faisaient coup double : les prix étaient alignés sur le remboursement de la CMU et ils privilégiaient les grosses opérations, donc les plus rentables. Ils étaient alors certains d’être remboursés. Bref, avec la CMU, les chicots se transformaient en or. C’est aujourd’hui au sujet de ce contrôle d’évaluation des centres Dentexia que le Défenseur des droits s’interroge. Autrement dit, les ARS sont dans le collimateur.

Toubon demande à la ministre de la Santé de prendre en charge les patients

 

Dans sa lettre, Jacques Toubon demande à l’autorité sanitaire de “prendre en charge des patients” concernés par les centres dentaires Dentexia.

Il est rarissime qu’un courrier du Défenseur des droits reste lettre morte. “Ça m’étonnerait que les services du ministère de la Santé ne soient pas déjà sur Dentexia”, explique une source proche du dossier.

Deux questions taraudent les 1 700 victimes : jusqu’à quel point les services du ministère de la Santé sont-ils dessus ? Pourquoi avoir attendu ?

* Le Défenseur des droits est une autorité constitutionnelle créée en 2008, chargée de veiller à l’application des droits et des libertés et de promouvoir l’égalité.

 

La lettre de Jacques Toubon à Marisol Touraine

 

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