François Hollande, l’homme qui affirmait haut et fort “Je n’aime pas les riches”, pourrait toucher près de 30 000 euros mensuels de retraite. Grâce à des astuces et une petite faille dans la loi.
C’est désormais l’affaire de quelques jours. Les masques vont tomber lorsque François Hollande et ses amis soutiendront très officiellement Emmanuel Macron et lâcheront le pauvre Benoît Hamon, encalminé depuis des semaines à 14 % des intentions de vote. François Hollande, l’homme qui affirmait haut et fort “Je n’aime pas les riches” et qui a même fait campagne, on s’en souvient, contre “l’ennemi qui n’a pas de visage”. Mais si, il a un visage, plutôt avenant d’ailleurs : Emmanuel Macron, dont on ne retrouve pas, dans la déclaration de patrimoine, les millions d’euros gagnés chez Rothschild. Un nouvel oubli sans doute, après celui de son ISF.
Je rappelle l’excellente enquête de Marianne sur le “président normal”, qui s’est bien moqué des Français durant cinq ans et n’a rien à envier de ce point de vue à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. François Hollande pourrait en effet toucher au total près de 30 000 euros mensuels de retraite. Oui, vous avez bien lu ! Il toucherait ainsi en un mois ce qu’a touché l’épouse de François Fillon en six ! Comment est-ce possible ? Grâce à des astuces et une petite faille dans la loi, dans lesquelles François Hollande s’est glissé en catimini durant des décennies.
La disponibilité ne vaut pas le détachement
Au lieu de se mettre en disponibilité de la Cour des comptes, le conseiller référendaire Hollande s’est opportunément placé en détachement et son compteur a donc continué à engranger les annuités, pour un poste qu’il n’a pour ainsi dire jamais occupé ! Ainsi, grâce à ses différents mandats au cours de sa (très) longue carrière, pour moitié fictive, sa retraite finale pourrait atteindre cette somme faramineuse ! Notons que ledit compteur, pour ce qui concerne la fonction publique, s’est arrêté pour lui en 2012… mais qu’il pourrait bien tourner de nouveau, comme nous le verrons plus loin.
Telle est “la situation du fonctionnaire assurant les fonctions de président de la République”, avait indiqué la Cour des comptes à nos confrères, il y a deux ans. Pourtant, après le scandale Cahuzac, les fonctionnaires élus ou membres du gouvernement devaient normalement, depuis le 1er octobre 2014, se mettre en disponibilité – et non plus en détachement – comme leurs collègues désireux d’exercer dans le privé. Tout est dans le “normalement”… Ceux-ci avaient par ailleurs la faculté de se mettre en disponibilité de façon spontanée et “morale”, puisque cette dernière épithète nous est servie à l’envi par les amis de M. Hollande depuis “l’affaire Fillon”.
La situation du président “n’est expressément prévue par aucun texte, c’est donc le droit commun qui s’applique”, précisait-on à la Cour des comptes. En juin 2013, Alain Vidalies, alors ministre chargé des relations avec le Parlement, assurait toutefois que “le président de la République […] se mettra[it] en disponibilité”. Encore une promesse non tenue et une erreur de la banque… en sa faveur ! Il faut dire que François Hollande n’avait rien laissé au hasard et échafaudé son plan de carrière dans les moindres détails, au moins dès 1989. On le voit ainsi plein de morgue, dans une vidéo, se vanter d’être payé à ne rien faire et savourer son statut de “privilégié”, selon ses propres mots.
Il est utile de rappeler ici que François Hollande n’a pas été très assidu à la Cour des comptes : trois ans en début de carrière, en 1980… et quelques mois en 1993 ! Le conseiller référendaire a toujours été “détaché” comme élu, avec une seule courte “mise en disponibilité” entre 1993 et 1995 ! Par conséquent, il a pu ainsi accumuler trente-deux ans de droits !
15 114 euros et l’honneur
Suite à ces révélations explosives qui ne cadraient pas avec le personnage sobre et rigoureux qu’il souhaitait se forger au début de son mandat à l’Élysée (rappelons qu’il venait d’annoncer avec force publicité la baisse de son salaire de président de 30 % !), François Hollande avait rétropédalé et assuré qu’il ne souhaitait pas siéger “automatiquement” parmi les Sages du Conseil constitutionnel, alors qu’il avait déjà promis en 2012 la suppression de ce dispositif – nécessitant une révision de la Constitution.
En réalité, si en 2013 l’exécutif avait bien envisagé de proposer cette réforme au Parlement, il avait finalement une nouvelle fois reculé, craignant de ne pas réunir la majorité des 3/5 des parlementaires réunis en Congrès. Rien n’oblige donc François Hollande à respecter ses engagements oraux, hormis son sens de l’honneur…
Ainsi, en net, à ce jour, le futur ex-président est déjà assuré de toucher 15 114 euros mensuels de retraite, dès qu’il fera valoir ses droits. Acceptera-t-il de s’asseoir sur les 12 000 euros du Conseil constitutionnel en ne s’asseyant pas dans les fauteuils douillets de la rue Montpensier ? Sa trajectoire politique calamiteuse – comme sa carrière largement fictive dans la fonction publique – plaiderait plutôt pour le contraire, mais le pire n’est jamais sûr. En tout cas, avec François Hollande, le réel dépasse souvent le fictif : sans visage, sans vergogne… mais jamais sans ressources ! En Marche !